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Carte blanche: «Dix idées reçues sur la colonisation belge» dans Le Soir+
Auteurs: Amandine Lauro, chercheuse qualifiée FRS-FNRS à l’Université Libre de Bruxelles; Benoît Henriet, professeur assistant à la Vrije Universiteit Brussel, 2019.
En Belgique comme ailleurs en Europe, le refoulé de la mémoire coloniale opère un retour fracassant sur la place publique. Restitutions, excuses, sort à réserver aux monuments coloniaux… sont autant de sujets âprement débattus et politiquement instrumentalisés. Militant.e.s décoloniaux et nostalgiques « du Congo de papa » sont projetés dans des arènes médiatiques, où leurs visions opposées du passé sont placées au même niveau.
Dans ces forums brefs et superficiels, il n’y a que peu de place pour l’analyse longue des historien.ne.s, qui tentent de mettre en lumière les structures et les mécanismes de la domination coloniale. Il est certes fondamental que cette histoire soit mieux connue du grand public.
En tant qu’historien.ne.s, nous devons aussi reconnaître nos échecs en la matière. Mais c’est aussi parce qu’elle est essentielle que cette histoire mérite mieux que les quelques slogans ou formules à l’emporte-pièce auxquels médias et politiques la réduisent souvent. L’histoire reste un processus de vérité : si elle peut faire l’objet d’interprétations divergentes, et si elle a depuis longtemps renoncé à ses fantasmes de neutralité absolue, la voir s’incarner dans des joutes politiques en forme de « pour ou contre » pose question.
Depuis notre position d’historien.ne.s, et sans oublier que les appels « à la démarche scientifique » peuvent aussi être instrumentalisés pour (dé)légitimer certaines revendications politiques ayant au final peu à voir avec l’histoire, nous aimerions déplacer la discussion en donnant à voir un passé complexe, dont l’épaisseur ne peut s’appréhender ni en slogans, ni en procès, ni en visions utilitaristes d’une histoire qui n’aurait de sens qu’à l’aune de ses effets dans le présent. C’est pourquoi nous proposons de faire le point sur dix idées reçues qui structurent les conversations sur le passé colonial de la Belgique.
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Dans ces forums brefs et superficiels, il n’y a que peu de place pour l’analyse longue des historien.ne.s, qui tentent de mettre en lumière les structures et les mécanismes de la domination coloniale. Il est certes fondamental que cette histoire soit mieux connue du grand public.
En tant qu’historien.ne.s, nous devons aussi reconnaître nos échecs en la matière. Mais c’est aussi parce qu’elle est essentielle que cette histoire mérite mieux que les quelques slogans ou formules à l’emporte-pièce auxquels médias et politiques la réduisent souvent. L’histoire reste un processus de vérité : si elle peut faire l’objet d’interprétations divergentes, et si elle a depuis longtemps renoncé à ses fantasmes de neutralité absolue, la voir s’incarner dans des joutes politiques en forme de « pour ou contre » pose question.
Depuis notre position d’historien.ne.s, et sans oublier que les appels « à la démarche scientifique » peuvent aussi être instrumentalisés pour (dé)légitimer certaines revendications politiques ayant au final peu à voir avec l’histoire, nous aimerions déplacer la discussion en donnant à voir un passé complexe, dont l’épaisseur ne peut s’appréhender ni en slogans, ni en procès, ni en visions utilitaristes d’une histoire qui n’aurait de sens qu’à l’aune de ses effets dans le présent. C’est pourquoi nous proposons de faire le point sur dix idées reçues qui structurent les conversations sur le passé colonial de la Belgique.
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Mis à jour le 25 janvier 2024